Arrivée à l'air pur [Reservé]

Qui a dit que sortir de Paris était dépaysant ? Car c’est totalement ce que ressentit Benjamin en arrivant. Il était impatient de voir de ses propres yeux les taureaux, les chevaux et les anciennes traditions qui donnaient l’impression que le temps s’était arrêté en Camargue. Cette impression d’éternité qui s’en dégageait, cet air si pur.. Il semblait être au Paradis.. Il ne faut pas lui en vouloir, le jeune Benjamin n’avait pas quitté sa belle Paris depuis des années et ses vacances, il les passait à l’Hôpital, travaillant comme apprenti infirmier !

Arrivé au lieu de la colo, le jeune homme se sentit revigorer et s’empressa de se rendre à son futur poste : l’infirmerie. On lui avait dit qu’elle se trouvait au rez-de-chaussée. Il s’y rendit alors, impatient de vivre cette nouvelle aventure. Il passa près d’une salle de jeux et s’arrêta un instant sur le seuil de la porte. Il remarqua qu’il y avait une petite table de billard et sourit en se remémorant une de ses nuits de garde passées à l’Hôpital. Pour passer le temps, Benjamin avait réussi à convaincre son père de s’offrir le luxe d’avoir une table de billard..

Soupirant, le jeune homme continua son chemin et arriva devant les portes de l’infirmerie. Une petite hésitation à l’ouverture de la porte, maintenant la poignée longuement sans bouger. Il voulait découvrir la salle lentement pour ne pas y entrer comme dans n’importe qu’elle pièce. C’est donc délicatement, qu’il poussa la porte et passa le pas. L’atmosphère gaie et colorée qui s’en dégageait le ravissait. Il n’avait pas encore travaillé auprès d’enfants ou jeunes de son âge, mais cela ne l’inquiétait pas.. Il commença alors à s’installer, déballant ses affaires et tentant de prendre ses marques..

Xavier avait pas mal discuté avec Kacey... Et puis ils s'étaient séparés pour vaqué chacun à leur occupation respective. Pour Xav' elle était de visiter le centre pour se familiariser avec les lieux. Il ne pourrait pas courir s'il était en retard, alors mieux valait qu'il connaisse les chemins les plus courts ! Et puis il voulait trouver l'infirmerie... Et au mieux peut-être qu'il pourrait même trouver l'infimier pour lui expliquer son "problème".

Les couloirs et les escaliers se suivaient... Il allait assez doucement, certains auraient peut-être trouvé qu'il marchait trop lentement, qu'il était un molasson... Ce genre de réflexions, il en avait l'habitude, c'était monnaie courante. Mais cette monotonie était presque lassante... Pourquoi jugeait-il sans savoir ? Ne pouvait-il pas juste lui fouttre la paix ? Est-ce que c'est si dur que ça ? Personne ne se doutait que ça l'enervait, non, tout le monde n'arrivait pas à lire dans ses prunelles d'acier... Ils s'arretaient à ses sourires.

Il chassa ces pensées, il ne voulait pas gacher sa première journée avec ça, pas maintenant qu'il était enfin tranquille ! Il arriva au rez de chaussé, il se remémora alors les indications que lui avait faites Kacey, il devrait pouvoir facilement trouver l'infirmerie... Bingo du premier coup il réussit ! Il regarda la porte ouverte... Il y avait quelqu'un, l'infirmier peut-être... Il frappa doucement à la porte, mais de façon à ce qu'on l'entende.

"Bonjour !"dit-il d'un ton sympathique envers la personne à l'intérieur de la pièce. "Je peux rentrer ? "

Benjamin continuait donc de s’affairer à personnaliser l’endroit. Il avait apporté avec lui quelques livres, sur la médecine bien entendu, qu’il déposa sur l’étagère derrière son bureau. Il regarda longuement les médicaments entreposés dans une bibliothèque avec serrure pour s’y familiariser. Il mémorisa d’ailleurs rapidement chacun des flacons. Il lui fallait en effet, bien connaître ce lieu au cas où l’un des enfants de cette colonie aurait besoin d’une intervention..

Quoi qu’il en soit, le voilà farfouillant maintenant dans les tiroirs du bureau quant un bruit le fit se redresser. Quelqu’un venait de frapper à la porte.. Regardant l’ouverture de celle-ci, qu’il avait laissé ouverte à son arrivée, il aperçu donc un garçon.. Il avait néanmoins hésité à savoir s’il était un animateur ou un des jeunes en vacances.. Il le fixait si calmement et simplement qu’il eut un doute.. Il s’attendait en effet à voir une bande de jeunes ahuris impossible à contrôler.. Il serait bientôt fixé..

"Bonjour" répondit-il à son tour avant de poursuivre presque aussitôt.. "Euh oui oui allez-y entrez donc !"

Refermant le tiroir qu’il était en train d’examiner, il se dirigea ensuite vers le garçon tendant la main avec un léger sourire qui se voulait être amical.

"Je suis Benjamin.. Benjamin Clément, le nouvel infirmier"

Xavier avait attendu sur seuil de la porte une main appuyer sur le montant de celle-ci, calme et placide, comme à son habitude. Un fin sourire arquait ses lèvres, et ses yeux fixaient l'homme sans animosité, avec un calme d'adulte... Ce fut sans doute cela qui ne permit pas à celui-ci d'identifier Xavier à un des "jeunes ahuris impossible à contrôler" ! Ses prunelles d'acier parcoururent de la même façon la salle où il viendrait sans doute assez souvent.

Entendant qu'il pouvait rentrer, il ne se fit pas prier, mais rentra sans précipitaion, il n'allait pas se précipiter dans la pièce et tout mettre en l'air, non, il ne pouvait pas, même si'l l'avait voulu ! alors il avança d'un pas maîtrisé, et lent. Il repéra les quelques livres déposait sur l'étagère derrière le bureau... Puis ses yeux se reportèrent sur l'homme qui s'avançait à sa rencontre. Il saisit sa main, doucement, comme si la main de l'infirmier avait pu être de porcelaine. Son sourire s'agrandit, et ses yeux étaient doux... Il était vrai, qu'il n'avait pas la dégaine d'un gamain de 17 ans...

"Enchanté monsieur ! Xavier Meriyan, un des nombreux gamins qui vont vous faire travailler ! 'dit-il d'une voix calme et douce.

Il lacha la main tout aussi délicatement qu'il l'avait prise.

"Vous venez d'arriver je me trompe ? Vous voulez que je vous aide à vous installer ? Il n'y a pas grand chose à faire, et puis si ça peut vous rendre service... "proposa-t-il gentiment.

Enfin, il disait ça, mais c'était aussi parce qu'il ne savait pas comment aborder directement le sujet de sa maladie... Alors si il restait un peu, il aurait peut-être plus de facilité à parler... Du moins, il l'espérait...

Lorsqu’il regardait le garçon, Benjamin eut l’impression qu’un profond sentiment de tranquillité se dégageait de lui. Une certaine harmonie dans son attitude et son regard.. Ce fut apaisant pour le jeune argenté qui était il y a quelques instants stressé par son arrivée. Puis lorsqu’il lui serra la main, Benji crut la plonger dans un nuage de mousse.. Sa poigne était si légère et si fragile qu’il ne put que lui-même, la serrer avec douceur. Et lorsqu’il parla, ce même air de sérénité s’en dégagea..

"Oui, et trouver l’infirmerie ne fut pas difficile ! Et d’ailleurs tant mieux, c’est l’un des lieux qu’il faille trouver rapidement !"

Répondit-il souriant. Alors il s’agissait donc d’un jeune vacancier.. S’ils étaient tous aussi calme et apaisant que lui, il serait au paradis. Aucune blessure à soigner pour une personne aussi réfléchie.. Il passa ensuite sa main dans ses cheveux et repris la parole haussant les épaules.

"Et bien.. je ne sais pas.. oui pourquoi pas.. je pensais égayer un peu les murs là-bas, j’ai vu qu’il y avait tout un tas d’affiches sur la table là, mais je ne les ai pas encore regarder.. Si vous voulez m’aider à en choisir !"

» L'arrivée de Nyamo